Droit pénal et droit routier

Comparution immédiate

Comparution immédiate

Qu’est-ce que la comparution immédiate ?

La procédure de comparution immédiate est une procédure simplifiée qui permet le jugement rapide de l’auteur présumé de certaines infractions placé en garde à vue. Elle consiste, à l’issue de celle-ci et sur ordre du procureur de la République, à le faire conduire par les forces de l’ordre au palais de justice pour y être jugé sur le champ.

Quelles sont les infractions concernées ?

La comparution immédiate ne s’applique ni aux contraventions ni aux infractions qualifiées de crimes.

Elle n’est possible que dans deux cas :

  • si la peine d’emprisonnement prévue par la loi pénale est au moins égale à 2 ans et s’il apparaît au procureur de la République que les charges réunies sont suffisantes pour que l’affaire soit en état d’être jugée ;
  • en cas de délit flagrant pour lequel la peine d’emprisonnement prévue par la loi pénale est au moins égale à 6 mois et si le procureur de la République estime que les éléments recueillis justifient une comparution immédiate.

Même si toutes les conditions sont réunies, le prévenu ne peut être jugé en comparution immédiate qu’avec son accord.

Comment l’audience de comparution immédiate se déroule-t-elle ?

Le prévenu est conduit devant la chambre du tribunal correctionnel chargée de le juger. Le président de la chambre lui demande, en présence de son avocat, s’il est d’accord pour être jugé le jour même.

S’il n’est pas d’accord ou si l’affaire n’est pas en état d’être jugée immédiatement, le tribunal renvoie le procès à une prochaine audience, qui doit avoir lieu au minimum dans un délai de 2 semaines (sauf accord du prévenu pour un délai plus court) et au maximum de 6 semaines.

Si la peine prévue par la loi dépasse 7 ans d’emprisonnement, le prévenu peut – en pratique, son avocat – demander le renvoi à une audience ultérieure dans un délai compris entre 2 et 4 mois.

En cas de renvoi de l’audience de comparution immédiate, de son fait ou non, le prévenu peut, dans l’attente de son jugement, être mis en détention provisoire ou placé sous contrôle judiciaire ou assignation à domicile.

BON À SAVOIR

Compte tenu de la rapidité avec laquelle se déroulent les événements entre l’arrestation des prévenus et leur jugement en comparution immédiate, ceux-ci n’ont, en général, pas le temps de rechercher un avocat pour organiser leur défense. C’est pourquoi, dans toute la France, les ordres des avocats organisent, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des permanences d’avocats permettant de répondre à cette demande urgente. C’est ce que l’on appelle les avocats commis d’office.S’il en a les moyens, le prévenu règle les honoraires de l’avocat commis d’office. À défaut, ils le sont par l’État, via l’aide juridictionnelle.
C. proc. pénale : Art. 397 à 397-7.

Éditions Prat - Tous droits réservés 2023